Créer des applications mobiles pour faire de l'argent : une bonne idée ?
Peut-on gagner de l'argent avec une application mobile ? Peut-on vivre de sa passion pour le jeu mobile ? Peut-on devenir éditeur d'applications et en vivre ?
Autant de questions que beaucoup de développeurs et chef d'entreprises se posent en ce moment.
Pour y répondre, il est tout de même nécessaire de faire un état des lieux du monde du développement d'applications mobiles.
Depuis la sortie de l'iPhone en 2007, le boum des applications mobiles n'est pas à démentir. En créant l'App Store et son mode de distribution de logiciel innovant, Apple a marqué en grand coup et changer notre façon du consommer les logiciels et le contenu.
Par la suite ce sont successivement Google (et Android) ainsi que Microsoft (Windows Phone, puis Windows 10) qui ont suivi Apple et sortis leurs smartphones et leurs boutiques applicatives.
Nous consommons tous des applications.Personnellement, je ne connais pas un possesseur de smartphone qui n'a pas au moins téléchargé et installer une application mobile. De ce fait, le marché est énorme.
Le nombre d'utilisateurs de smartphones est estimé à plus de 30 millions d'utilisateurs en 2015. Cela fait 30 millions de clients potentiels pour vos applications mobiles.
Au même moment, la consommation de l'Internet mobile augmente aussi énormément ce qui tend à confirmer que de nombreuses personnes utilisent de plus en plus leur smartphone pour faire des recherches sur Internet et consommer des sites.
Vous l'avez compris : on ne peut plus échapper à la déferlante mobile qui s'abat sur le monde.
Pour fournir des applications à ces 30 millions de français (et presque 1 milliards d'utilisateurs de smartphones dans le monde), il faut des gens compétents capables de créer des applications mobiles.
Il est donc évident qu'il existe de nombreuses opportunités à ce niveau.
Je vois donc différents cas :
Le modèle agence : je suis dans une agence (ou un freelance) qui développe des applications mobiles pour des clients. Je facture donc ma prestation pour la réalisation du travail.
Le modèle créateur : je suis développeur et je créée mes propres applications mobiles pour les vendre et gagner de l'argent directement avec.
Le modèle créatif : j'ai des idées d'application, je veux les faire développer par quelqu'un qui a les compétences pour (par un freelance ou une agence donc).
Je vais essayer de détailler les avantages et les problèmes de chaque cas.
Dans ce modèle, vous développer des applications smartphones pour vos clients.
Le travail se passe donc en deux étapes:
Vous êtes alors rémunérés pour le travail de développement de l'application, une fois le client satisfait et une fois l'application en ligne.
Dans ce modèle, si l'application devient un grand succès et si elle se vend à des millions d'exemplaires vous ne toucherai pas plus que ce qui a été convenu avec le client.
C'est pourquoi certaines agences demandent parfois un % de l'argent généré par l'application. Mais c'est très rare et la plupart des clients ne le souhaitent pas.
C'est souvent une erreur de la part du client parce que :
Dans ce modèle, vous avez l'idée d'une application et vous la programmez vous même (vous êtes donc quelqu'un de très compétent !).
Les coûts associés à ce projet sont donc uniquement ceux liés à votre matériel (PC, Mac, smartphones, etc) et aux licence logiciels.
Le gros avantage c'est que vous êtes maître de toute la chaîne de production : à la fin vous conservez les revenus.
Le gros problème c'est qu'il vous manquera forcément des compétences qu'il faudra lors externaliser : organiser une campagne de communication et de publicité autour de la sortie de l'application, par exemple.
Dans ce dernier modèle, vous avez une idée mais vous ne savez pas comment la faire développer.
Il vous faut donc contacter quelqu'un qui utilise le modèle agence : une société ou un freelance qui est spécialisé dans la programmation d'applications mobiles.
Généralement, l'agence va vous demander de l'argent, mais vous pouvez "tester" la validité de votre idée en proposant une association ou un partage des revenus.
D'une manière générale, si vous voulez que l'agence fasse bien son travail, il faudra la payer en moins à la fin du développement que l'application réussisse ou non à faire de l'argent dans un premier temps.
Je ne vais pas y aller par quatre chemin : il y a beaucoup plus de chance de vivre des applications mobiles si vous utilisez le modèle agence (c'est à dire que vous vous faites payer pour le développement et la programmation).
Il y a plusieurs raisons à cela, mais la principale vient de la concurrence et ensuite de la communication et du marketing (qui seront détaillé par la suite).
Les chiffres montrent que vraiment peu d'applications font de l'argent. Des chiffres de 2013 (et croyez-moi c'est pire aujourd'hui) montrent que le revenu moyen par application sur l'App Store Apple est de $4000. (source : http://www.presse-citron.net/applications-mobiles-la-verite-sur-les-revenus-par-plateforme-infographie/ )
Cela devient encore plus dramatique avec $1125 (1000€ environ) sur Android.
Donc, pour en vivre, il faut sortir un grand nombre d'applications. Mais même ainsi, ces chiffres ne sont que des moyennes. Il y a des applications qui vont vous rapporter 0€ et d'autres beaucoup plus.
Pour Angry Birds, les chiffres parlaient de 1000 000$ par jour à la grande époque (qui est maintenant révolue de toute façon) et les revenus ne font que baisser : http://www.commentcamarche.net/news/5866283-rovio-angry-birds-revenus-en-baisse
Mais pourquoi ? C'est à cette question que je vais essayer de répondre en deux points.
Alors que les médias généralistes mettent en valeur les grandes réussites du mobile (les applications Angry Birds, Candy Crush, Instagram, Vine, etc), ils oublient de mentionner les dizaines (voir centaines de milliers) d'applications qui ne fonctionnent pas commercialement.
Il y a maintenant plus d'un million d'applications sur l'App Store. Donc, lorsqu'on lance une nouvelle app, on a un million de concurrents !
J'ai, par exemple, connu des applications (en 2011) qui n'ont pas vendues plus de 30 exemplaires.
Avec un prix fixé à 0,99€ (ce qui revient à moins de 0,70€ pour le développeur), on se rend compte que l'application en question n'a rapporte qu'à peine plus de 20€ sur 2 ans de sa mise en ligne.
Il suffit qu'il y ait déjà 3 ou 4 applications du même genre pour que cela devienne très difficile de se faire une place sur les stores (App Store, Windows Store, Google Play Store, etc.).
J'ai un peu parlé de la communication et de la publicité : ces deux points sont très importants. A la limite, le marketing peut aider à émerger de la concurrence !
Comme pour n'importe quel produit, il est nécessaire de comprendre qu'il faut faire une étude marketing assez poussée pour bien savoir à qui on va vendre l'application.
Le but est évidemment de bien cibler les utilisateurs de votre application en contactant les bons journalistes, les bons blogueurs, etc.
Toutes les actions marketing et publicitaires peuvent alors être mise en place : post de messages sur les forums, publicités Facebook, etc.
Les chiffres sont difficiles à trouver mais on peut penser que certaines budgets marketing sont maintenant très largement supérieurs au budget du développement de l'application. Il suffit de rester quelques heures devant la TV pour s'apercevoir qu'une grande quantité d'applications mobiles ont maintenant leur propre spot publicitaire à la télévision (et parfois à des heures de grande écoute).
Vous avez sans doute compris à cet instant qu'il devient de plus en plus difficile de gagner sa vie en créant et vendant des applications mobiles.
Mais, il y a encore un frein supplémentaire : la technique.En effet, les techniques utilisées pour développer une applications sur les 3 plates-formes principales sont radicalement différentes et non compatibles entre elles :
Un développeur doit donc maîtriser 3 méthodes et 3 technologies différentes pour arriver à créer des publier des applications multi-plate-formes.
Heureusement, il existe des outils - souvent payant - qui permettent de mutualiser les développements pour n'avoir qu'à programmer une seule application.
Parmi les solutions gratuites on peu citer Ionic Famework et Cordova (toutes deux complémentaires), Kivy, etc.
Voilà, j'espère que ce tour d'horizon du développement sur mobile vous a éclairé et que vous n'êtes pas trop découragés.
De toute façon, si vous connaissez bien l'aspect marketing de votre projet, vous devrez arriver à gagner beaucoup d'argent.